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Téléphonie mobile, internet fixe : quels constats peuvent être tirés suite au…

29 octobre 2020

Au cours du deuxième trimestre 2020, les Français se sont beaucoup appelés. Les dernières données publiées par l’Arcep permettent d’affirmer que le confinement a bouleversé les usages des services de télécommunication.

Principaux constats :

  • Augmentation des appels sur réseau mobile et fixe
  • Stagnation de la consommation internet mobile au profit des connexions internet fixe
  • Peu de changement d’opérateur
  • Légère baisse des revenus des opérateurs

Les appels voix en forte croissance

Faute de pouvoir se voir, les Français ont échangé par téléphone pendant la crise sanitaire.

Les appels sur réseau mobile ont explosé. C’est 30% de plus que l’an dernier à la même période. Les personnes possédant un téléphone mobile ont passé 4h40 en conversation par mois en moyenne durant le deuxième trimestre.

Pour les réseaux fixes, le constat est le même. Alors que l’usage de ce service diminuait depuis sept ans, le volume de communications vocales a augmenté depuis le début de l’année.

72 milliards de minutes d’appels voix ont ainsi été décomptées par l’Arcep sur la période avril-juin, un chiffre record sur les 20 dernières années.

A contrario, les SMS dont l’usage ne cesse de diminuer depuis 2016 au profit des applications mobiles de messagerie instantanée (WhatsApp, Messenger…), voient leur recul s’accentuer significativement au printemps.

Source : Arcep / autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse / Observatoire des marchés des communications électroniques / 08.10.20

Consommation d’Internet mobile en pause

Depuis deux ans, la consommation d’Internet sur mobile était en augmentation, mais celle-ci s’est subitement mise à stagner au printemps. Les Français étant confinés, ils ont privilégié les connexions internet fixe. La consommation de données sur les réseaux mobiles n’a pas évolué pendant le confinement étant donné que les déplacements étaient très limités voire inexistant.

En revanche, le confinement n’a pas ralenti la croissance des souscriptions au très haut débit fixe : plus de 2,6 millions d’abonnements ont été souscrits en un an entre le T2 2019 et le T2 2020, dont 2,5 millions sur réseaux FTTH, soit un niveau toujours plus important chaque trimestre.

Source : Arcep / autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse / Observatoire des marchés des communications électroniques / 08.10.20

Les accès internet à haut débit sur réseau cuivre sont encore majoritaires avec une proportion de 56% du total des accès internet, mais sont en constante diminution.

Source : Arcep / autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse / Observatoire des marchés des communications électroniques / 08.10.20

Taux de résiliation au plus bas

Un autre effet évident de cette période de confinement est que les Français n’ont jamais si peu changé d’opérateur.

Au moment où disposer d’une connexion Internet était vital, les consommateurs n’ont pas jugé le moment opportun pour migrer d’un fournisseur à l’autre car cette opération est souvent assimilée à un risque de coupure provisoire de l’accès Internet.

C’est probablement la même logique qui a conduit de nombreux consommateurs à reporter leur changement d’opérateur mobile.

Source : Arcep / autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse / Observatoire des marchés des communications électroniques / 08.10.20

Du côté des opérateurs

Le revenu des opérateurs a diminué durant le confinement de 2% alors qu’il avait renoué avec la croissance depuis le quatrième trimestre 2019.

Cette dégradation s’explique principalement par la perte enregistrée sur les revenus liés à la vente et à la location des terminaux et équipements. En effet la fermeture des boutiques liée à la crise sanitaire a accentué le recul de ses revenus.

Le revenu des services mobiles (3,3 milliards d’euros HT) est stable ce trimestre, du fait d’une moindre croissance des ventes de forfaits (composante principale du revenu des services mobiles).

Enfin, le revenu des opérateurs fixes (4,1 milliards d’euros HT) renoue avec la croissance après dix années de recul. Sa tendance s’était déjà améliorée dès le quatrième trimestre 2019 grâce au revenu issu de la vente des accès à haut et très haut débit à nouveau en hausse.